Commençons par une petite leçon.
Savez vous que le cuir, matière vivante est utilisé par l’homme depuis des milliers d’années.
L’animal
nous a permis de nous nourrir, sa peau à nous protégé des intempéries
et des cailloux, en se fabriquant des vêtements, des chausses, des
habitats (teepee, iourte...), des outils, certains utilisaient également
les nerfs pour coudre, etc, etc...
En bref, rien n’était gâché, tout était utile, car les possibilités d’utilisation avec cette matière sont infinies.
Il y a la peau d’accord mais il y a aussi le tannage.
Le tannage est le procédé qui transforme les peaux animales en cuirs souples et durables.
Le tannage au chrome
Il
leur permet de résister à l’eau et de ne pas pourrir. La technique la
plus répandue mondialement est celle du tannage au chrome, moins
coûteuse et plus rapide que le tannage végétal. 85% des peaux tannées
dans le monde sont travaillées avec des sels d’aluminium ou de chrome.
Le tannage végétal
C’est
une peau animale qui est tannée au moyen d’une substance naturelle, le
tanin, que l’on trouve dans l’écorce, les feuilles, les pépins, les
racines ou encore dans la sève des végétaux. La partie de l’arbre
choisie le tannage sera celle où les tanins sont le plus concentrés.
Selon
le résultat de couleur ou de souplesse que l’on souhaite obtenir, on
privilégiera certaines espèces végétales comme par exemple le chêne, le
châtaignier, le mimosa ou l’acacia. Nos ancêtres de la préhistoire
procédaient déjà de cette façon, ce qui fait du tannage végétal l’une
des plus anciennes techniques.
De plus, le cuir à tannage végétal
offre une matière plus raide, plus ferme et plus solide. Il a une bonne
tenue et il a une meilleure absorption de l’humidité. Il a également des
teintes naturelles qui permettent d’obtenir des teintes plus profondes
et plus nuancées. Il a l’avantage de bien vieillir et de s’embellir au
fil des années par une jolie patine.
Maintenant, pour parler un peu de moi, je suis tombée dedans toute petite, comme on dit.
Mon
père coupeur mécanicien dans la chaussure, m’a souvent amené avec lui
dans l’atelier où il travaillait et où je passais mon temps à les
observer, lui et ses collègues, pratiquer les différentes étapes de la
fabrication. Cela a sûrement contribué à l’intérêt que je porte à
l’artisanat en général.
Je n’ai pas choisi l’artisanat au début de ma
carrière. C’est plus tard vers l’age de 27 ans, que j’ai compris que je
voulais travailler de mes mains. Je me suis mise à essayer de fabriquer
des mocassins, seule, j’ai passé des heures, des jours, des semaines, à
comprendre un pied, faire des patrons, des prototypes, et puis j’ai
compris que le savoir-faire de nos ancêtres pouvaient m’aider à réaliser
des chaussures de meilleures conceptions et c’est après plusieurs
démarches que j’ai pu entrer à l’école d’Alembert à Paris pour apprendre
la fabrication de chaussures sur mesure.
On m’a enseigné ce qu’est
un pied, un patron ou gabarit, la coupe, le montage, la finition, tout
ce dont j’avais besoin pour enfin créer mes propres modèles.
Puis la
curiosité, la passion, mes envies et celles des clients et aussi pour
gagner ma vie, m’ont amené à réaliser divers produits, dans divers
métiers du cuir, tel que la chapellerie cuir, la maroquinerie, le
repoussage, rien ne m’arrête et j’adore les défis. Passer du temps à
concevoir c'est mon truc.
Cela fait aujourd’hui vingt ans que je suis
installée en Creuse où je crée et réalise différents articles de
qualité en apportant tout le soin nécessaire afin que ma clientèle soit
satisfaite.